Le 14 avril dernier, la fédé 71 avait organisé une des quatre réunions de secteurs qui devait précéder l’assemblée Générale prévue pour le 30 avril 20111 à Montceau les Mines.
C'était pour moi la première fois que des réunions de secteurs étaient organisées si près de la date de l'AG annuelle. Du nouveau dans la manière de procéder qui laissait augurer des annonces importantes.
Cette réunion s'est déroulée de 20h30 à 22h30 devant 70 à 80 responsables de chasse. Elle portait sur l'augmentation des dégâts de sanglier.
En préambule, pour détendre l'atmosphère, il a été fait état de quelques nouveautés, importantes quand même et à signaler.
La fédé 71 va mettre en place un tableau de chasse sur le site internet que chaque responsable pourrait abonder afin d'avoir un meilleur suivi statistique des prélèvements.
Un nouveau livre « la chasse en Saône et Loire » que tous les chasseurs devraient recevoir ces jours ci et qui donne une information complète du monde de la chasse aux adhérents de la fédé 71.
Au niveau des assurances de responsable de battue, c'est Groupama qui serait la mieux placée coté tarifs/prestations.
Puis est venu le gros dossier du jour, voir de l'année: Le bilan des dégâts de sanglier.
Le compte dégât est actuellement en déficit de 90 000 euros et l'on s'attend avec les dégâts sur prairies à reperdre encore 50 à 110 000 euros.
Ce déficit s'explique non pas par un accroissement formidable des dégâts mais par une envolée du cours des céréales (+ 66%) par rapport à l'année dernière.
Le compte dégâts est financé par les éléments suivants:
Bracelet chevreuil 195 000 euros
Timbre grand gibier 276 000 euros
Bracelets sangliers 154 000 euros
Quote-part nationale 55 000 euros
Soit en positif 680 000 euros
Maintenant les charges:
Frais d'estimation 75 000 euros
Frais de gestion 77 000 euros
Prévention 70 000 euros
Achats bracelets et cartes 48 000 euros
Soit en négatif 270 000 euros
Reste donc au budget 410 000 euros pour indemniser les victimes des dégâts.
Après ce qui a été versé et avec le déficit actuel de 90 000 euros auquel devrait s'ajouter au pire 110 000 euros et sachant qu'une réserve de 50 000euros ne serait pas de trop, il y a lieu de trouver 250 000 euros. Somme qui est bien moins élevée que chez nos voisins de la Côte d'Or ou de la Nièvre.
Avant de présenter son plan de sauvetage, le Président PELUS a indiqué de façon précise que la mutualisation avait atteint là ses limites. Je souscris tout à fait à cet argument. Les chasseurs de gros gibiers ne tuent pas forcément des sangliers, ils sont déjà mis à contribution par la bague chevreuil. Maintenant c'est aux chasseurs de sanglier de payer et seulement à eux.
Un argument qui, dans une salle remplie de 98 % de chasseurs de sangliers, n'a pas été très bien accueilli on s'en serait douté.
Le secrétaire général a ensuite exposé le plan de financement qui consiste, pour simplifier, à établir un prix de bracelet prenant en compte les critères bois/friches/dégâts/attributions.
Il s'agirait selon un classement des territoires à taxer ceux qui sont le plus à l'origine des dégâts mais aussi de mettre une contribution à l'hectare en fonction du nombre de bracelets attribués. Ainsi ceux qui aurait le plus d'attribution dans un secteur à dégâts seraient le plus pénalisés contrairement à la petite société qui n'a qu'une bague ou deux et où les dégâts sont faibles.
De cette manière, tout le monde financerait le déficit mais dans une mesure différente en fonction des dégâts et de la population.
Les premiers à « couiner » ont été les grandes chasses privées adjudicataires de l'ONF. Ces usines à actionnaires gèrent leur population de sangliers comme un élevage extensif, ils agrainent à la tonne de maïs et se moquent des dégâts faits aux voisins.
Un responsable de chasse, riverain de ces territoires a fait savoir qu'il serait le plus lésé. Il chasse dans une zone à fort coût de dégâts, paye un bracelet ou deux mais ne tire jamais un sanglier puisqu'ils se reposent dans les grandes chasses après avoir retourné les prés et les maïs chez lui.
Les sociétés de chasse (toutes privées) en ont appelé à l'aide de tous les chasseurs, la plupart s'émouvaient pour une fois que la collectivité des porteurs de fusils devrait leur venir en aide.....Personne ne s'est levé pour prendre la parole et dire qu'il comprenait que les chasseurs de chevreuils à l'approche ou les chasseurs de petits gibiers en avaient marre du tout sanglier.
Puis comme d'habitude la réunion a trouvé son bouc émissaire dans les Comité Locaux Grands Gibiers qui se comporteraient en véritables « dictateurs » favorisant les amis........Je voudrais juste rappeler que les membres des CLGG sont élus lors de réunions où il est indispensable d'être présent, sinon quand on ne vote pas, on ferme sa gueule.
Vous l'aurez compris, j'ai un peu d'énervement face à une bande d'abrutis qui considèrent que leur chasse (le sanglier) est plus importante que les autres. D'ailleurs pour avoir assisté à des réunions chevreuils ou petit gibier, on ne peut que constater que certains chasseurs de cochons sont à l'image de leur gibier: rustique mais qu'il leur manque la formidable intelligence du suidé. J’exagère à peine quand je parle de ces abrutis, certes minoritaires dans cette réunion mais biens présents et comme d’habitude d’accord avec rien et réussissant à se contredire au fil de leur propos.
A titre personnel, je n'ai jamais fait de demande de plan de chasse sanglier sur notre territoire, je m'en suis expliqué auparavant dans les lignes de ce blog. J'ai laissé le droit de chasse sanglier à des voisins qui payent les bagues. Il est donc hors de question que l’association que je préside finance des dégâts qui auraient pu être moindre si ces messieurs s'étaient bougés le cul en posant des clôtures électriques ou en chassant leurs réserves pour décantonner les bêtes noires, s'ils s'étaient bougé encore le cul pour aller faire une journée de remise en état des pâtures comme le font les petites associations de type communales.
Je voudrai juste rappeler que les agriculteurs ont renoncé à leur droit d'affut contre une gestion et des remboursements de dégâts par la fédération et que notre fédé « n'engraisse pas les paysans » comme je l'ai entendu dire par un imbécile morvandiau qui doit sûrement être un habile gestionnaire doublé d'un meneur d'homme hors pair (dans sa tête...).
J'estime que la solution présentée par le président est la moins mauvaise. Elle ne satisfera personne mais ne fâchera pas tout le monde, c'est déjà ça.
Cette disposition sera votée lors de l'AG, traditionnellement le vote se passe à main levée ce qui a le mérite de la franchise. J’ai quitté la réunion rapidement de peur d’avoir à discuter avec l’un des idiots présents.
Comme quoi, ce diable de sanglier qui exacerbe les passions est aussi en train de m'exacerber......