Lorsque comme nous, votre territoire ne contient aucune culture et que vous avez une petite bande de ramiers présents, je vous conseille cette méthode de chasse qui a fait ses preuves.
En préambule, je préciserai que notre palombe nationale possède une excellente vue et que la couleur vive est repérée très vite, donc évitez les équipements fluos même si c'est un plus pour la sécurité.
Dans le même registre, je me camoufle totalement. Veste et pantalon de chasse camouflés mais aussi casquette, cagoule et surtout gants. C'est fou comme les taches claires du visage et des mains peuvent se voir de loin, surtout les mains qui sont sans cesse en mouvement à la chasse.
De même les reflets des parties brillantes des armes (bascules chromées) se voyant de loin, je suis passé au fusil avec crosse en plastique noire, les crosses camouflées étant encore un peu trop chères à mon goût.
Une fois équipé tel un snipper, il vous faudra trouver la bonne place et là rien ne remplace l'observation. On peut rester posté des heures sans rien voir si on n'a pas choisi son emplacement avec soin. Depuis plus de 10 ans j'ai trouvé une zone ou les ramiers passent le matin et le soir, située en bordure et à l'angle d'un bois, les ramiers sortent et longent une rangée de chênes de bordure de prés.
Je me poste à environ 20 m de ces arbres le long d'une haie haute d'1m50 qui me permet de les voir arriver et qui me camoufle à leurs yeux. L'idéal étant d'être plusieurs pour couper la zone de fuite des pigeons.
Je dispose au centre du pré attenant 5 pigeons en plastique, je les ai depuis le début et cela semble suffisant. L'orientation n'a aucune importance, je les pose en paquet sur une vingtaine de mètres carrés. A noter que cet emplacement n'a pas été choisi au hasard, les pigeons viennent s'y poser pour manger le trèfle. Il ne faut pas les placer trop près du bois, les pigeons doivent les voir dès qu'ils finissent de survoler la zone boisée.
S'ils viennent dans mon dos, je les laisse passer sans aucun mouvement par contre s'ils m'arrivent de face j'effectue un mouvement d'épauler très lent lorsqu'ils sont à bonne distance. Après le premier coup de fusil ne pas bouger, avec un peu de chance les autres ne vous auront pas repéré et reviendront voir.
Les appelants plastiques n'ont pas la finalité de les faire poser, quoiqu'on y arrive à force de persévérance. Ils servent plutôt à les faire voler un peu plus bas. Le pigeon étant curieux il repèrera ses congénères posés et repassera pour voir ce qui se passe. C'est à ce second passage où il vole moins vite et où il descend qu'il convient de le tirer. Question visée il convient de mettre un bon mètre devant pour cueillir nettement la palombe en vol.
Si vous souhaitez les faire poser, il vous faudra vous poster sous un gros arbre. Les pigeons vont tourner, se poser sur le plus haut des arbres d'où ils pourront surveiller. Ensuite seulement un viendra se poser au milieu de vos formes, les autres arriveront ensuite.
Un pigeon au sol est plus difficile à tuer qu'en vol, le plomb glisse t'il sur la plume ? Je n'ai pas la réponse mais cela m'est arrivé plus d'une fois. Il vaut mieux effectuer un mouvement brusque pour faire s'envoler la palombe et la tuer lorsqu'elle a décollé.
Désormais je ne les tire plus qu'au vol, c'est plus sport et quelquefois la chance nous gratifie d'un « coup du roi » mémorable.
Le pigeon étant une espèce prolifique on peut sans mettre le cheptel en danger, tirer la moitié des sédentaires en espérant un posé de migrateurs. Ceci m'est arrivé quelquefois et voir ces centaines de palombes tourner au dessus de soi est un spectacle inoubliable.
Cela m'est arrivé presque là où je me poste dorénavant, j'étais dans ma première année de permis il y a environ 25 ans. Les oiseaux passaient par centaines et se posaient au dessus de moi, c'était si beau que je n'avais même pas tiré une cartouche....
Une autre fois, au bois ce fut le fracas d'une bande se posant au dessus de ma tête dans un grand hêtre et l'étonnement de les voir se poser à peine à dix mètres de moi.
Désormais ces passages de migrateurs, même s'ils n'ont pas baissé en nombre, ne se posent plus guère sur notre chasse. Pourtant rien n'a changé chez nous, les mêmes gros chênes sont encore là, peut être que cette année......
En attendant 2011 restera pour nous une année excellente pour l'oiseau bleu sédentaire, on verra pour les migrateurs dont les passages ont déjà commencés.
Credere ac audere